Étape clé dans le parcours d’une victime de violences sexuelles, la nécessité de déposer plainte fait l’objet de nombreuses campagnes d’information. Il s’avère cependant que la majorité des victimes de viol ne se présente pas à la police.
Que dit la justice ? La prise en charge policière
Si une personne est victime d’une agression sexuelle, elle est encouragée à faire immédiatement appel à la police, soit par téléphone soit en se rendant dans un commissariat. Il est recommandé aux victimes de se rendre dans le commissariat de leur quartier afin de garantir une prise en charge rapide.
La victime est alors auditionnée, et sa plainte est enregistrée, parfois avec l’intervention de policiers spécialisés. A l’issue de l’audition d’une victime, le policier compétent requiert, auprès du ministère de la justice représenté par un procureur, l’autorisation de procéder à un examen médico-légal pour la collecte de preuves.
Une fois l’autorisation de procéder à cet examen obtenue, la victime est accompagnée par les policiers dans un des hôpitaux pratiquant l’examen médico-légale. Intervient alors le « SAS », pour « set d’agression sexuelle » mis en place en 1989, un outil médical permettant de récolter un maximum de preuves. Il est utilisé dans la grande majorité des cas, au service des urgences de l’hôpital. Il n’est pas rare néanmoins que ce parcours soit inversé, et que la victime se présente directement à l’hôpital, qui lui fait appel à un ou plusieurs policiers pour le dépôt de plainte, procédé que nous recommandons.
Concernant les mineurs, l’on procède alors à l’aide d’auditions filmées, permettant d’éviter qu’un enfant doive répéter un témoignage douloureux en le confrontant à nouveau à ce qu’il a subi.
Prise en charge médicale
Il est fondamental qu’une victime se rende dans un centre hospitalier dans les heures suivant son agression et qu’elle bénéficie d’une prise en charge optimale couvrant la totalité de ses besoins médicaux, notamment au niveau des maladies sexuellement transmissibles ou de l’éventualité d’une grossesse indésirable. Quant au suivi de la victime sur le long terme, il est important de prévoir des rendez-vous ultérieurs en vue de détecter d’éventuelles MST, et d’organiser le suivi par un psychologue ou un planning familial.
L’acompagnement
Une fois la plainte déposée et les examens médicaux réalisés, la victime de violence sexuelle sera orientée vers un organisme de soutien qui l’accompagnera dans un suivi post agression au niveau psychologique, juridique ou social.