Le stress post traumatique

Qu’est ce que c’est ?

  • C’est un type de trouble anxieux sévère, qui se manifeste suite à une expérience traumatisante.
  • C’est une réaction psychologique consécutive à une situation durant laquelle l’intégrité physique ou psychologique a été menacée.

Les conséquences

Les principaux symptômes du stress post traumatique sont :

  • Les insomnies
  • Les cauchemars
  • L’irritabilité
  • L’isolement
  • La colère
  • La peur
  • Les violences ou conduites pathologiques (alcoolisme, drogue, comportements sexuels à risques…)
  • La dépression
  • Evitement (éviter la foule, les transports en commun, les centres commerciaux…)

Conséquences chez les enfants / adolescents victimes d’agression sexuelle

  • Il ne semble pas exister un patron précis de conséquences de l’agression sexuelle vécue dans l’enfance. L’agression sexuelle semble plutôt entrainer chez les enfants des séquelles variées qui ne seraient pas homogène d’un enfant à l’autre.
  • Les enfants victimes d’agression sexuelle peuvent faire face à des conséquences psychologiques immédiates, mais aussi à des conséquences chroniques qui peuvent interférer avec leur adaptation tout au cours de leur développement.

Exemple de conséquences psychologiques immédiates chez les enfants agressés sexuellement : état de choc, peur, anxiété, nervosité, sentiment de culpabilité, symptôme de stress post traumatique, déni, confusion, retrait, isolement, deuil.

Survenant à une période où l’enfant est en développement, l’agression sexuelle peut avoir des impacts négatifs sur certains processus développementaux (régulation des émotions, style cognitif, stratégie d’adaptation…) favorisant ainsi le maintien à long terme des conséquences. Il est reconnu que l’agression sexuelle vécue dans l’enfance est un facteur de risque important dans l’apparition des problèmes d’adaptation psychologique et sociale qui peuvent perdurer à long terme jusqu’à l’âge adulte et évolue de manière à affecter la vie conjugale et parentale. Les symptômes de stress post traumatique, la détresse psychologique et les comportements sexuels problématiques sont les conséquences de l’agression sexuelle qui sont le plus observées chez les enfants.

Environ le tiers des enfants agressés sexuellement ne présenteraient pas de symptômes à un niveau jugé problématique (seuil clinique).

Ce résultat peut s’expliquer par différentes situations, notamment :

  • Ces enfants auraient vécu une agression sexuelle moins sévère.
  • Ces enfants présenteraient des facteurs de protection les aidant à mieux composer avec le traumatisme subi.

L’absence de symptôme lors de l’évaluation pourrait cacher des séquelles en latence qui pourraient ressurgir plus tard.

Conséquences de l’agression sexuelle manifestées dans l’enfance :

  • Manifestations neurobiologiques
  • Symptômes dépressifs
  • Retards développementaux
  • Anxiété, peur, méfiance
  • Colère, agressivité
  • Problèmes d’adaptation en milieux scolaire
  • Comportements sexuels problématiques
  • Comportement d’isolement social
  • Symptômes de stress post traumatique
  • Problèmes somatiques (ex : énurésie)
  • Problèmes de comportement
  • Symptômes de dissociation
  • Faible estime de soi

Conséquences de l’agression sexuelle manifestées à l’adolescence :

  • Manifestations neurobiologiques
  • Comportements délinquants
  • Symptômes dépressifs
  • Itinérance, fugues,
  • Anxiété, peur, méfiance
  • Consommation d’alcool et de drogues
  • Symptômes de stress post traumatique
  • Implication dans des gangs
  • Comportements autodestructeurs et automutilation
  • Comportements sexuels à risque
  • Faible estime de soi et mauvaise perception de l’image corporelle
  • Grossesse précoce
  • Idées suicidaires et tentatives de suicide
  • Activité sexuelle précoce
  • Troubles alimentaires (anorexie, boulimie)
  • Infections transmissibles sexuellement et par le sang – ITSS
  • Comportement d’isolement social
  • Partenaires sexuels multiples
  • Problèmes relationnels avec la famille
  • Engagement affectif moindre dans les relations amoureuses
  • Problèmes comportementaux
  • Revictimisation sexuelle et délinquance sexuelle
  • Victimisation et agression dans les fréquentations amoureuses

Le stress post traumatique

Les symptômes incluent trois grandes catégories :

  • Symptômes de reviviscence : la personne revit continuellement l’évènement traumatique en pensées (flashback) ou en cauchemars.
  • Evitement : en pensées ou par ses comportements, la personne cherche à éviter, volontairement ou non, tout ce qui pourrait lui rappeler le traumatisme. Cela peut inclure la dissociation, l’amnésie, ou l’engourdissement émotionnel.
  • Hyperactivité neurovégétative : la personne est fréquemment aux aguets et en état d’hypervigilance, même en l’absence de danger. Ces symptômes peuvent inclure l’insomnie.

Chez les enfants, les symptômes peuvent se manifester de plusieurs façons :

  • Détresse face à des stimuli rappelant l’épisode d’agression
  • Reconstitution de l’évènement dans des jeux
  • Impression que l’évènement se produit de nouveau
  • Souvenirs répétitifs de l’évènement
  • Cauchemars
  • Peurs spécifiques
  • Evènement traumatique raconté de manière répétitive
  • Perte d’intérêt dans des activités
  • Evitement de stimuli qui rappellent l’évènement
  • Difficultés de concentration

Les conséquences de l’agression sexuelle pendant l’enfance peuvent perdurer, mais aussi évoluer vers d’autres formes à l’âge adulte, pouvant aussi affecter les sphères conjugales et parentales.

Santé sexuelle et physique :

  • Problèmes somatiques
  • Habitude de vie à risque (ex: tabagisme, usage d’alcool et de drogue)
  • Moins bonne santé physique
  • Moins bonne perception de la santé physique
  • Consultations médicales plus fréquentes
  • Invalidité professionnelle
  • Maladies chroniques
  • Douleurs chroniques
  • Comportements sexuels à risque (non protégés, partenaires multiples)
  • Complications gynécologiques et périnatales
  • Problèmes sexuels (dyspareunie, vaginisme chez la femme)
  • Plus grand risque de VIH et ITSS

Troubles psychologiques :

  • Problèmes de santé mentale (dépression, troubles de personnalité, troubles psychotiques, troubles de paniques,…)
  • Détresse psychologique
  • Dissociation
  • Symptômes de stress post traumatique
  • Anxiété
  • Automutilation
  • Idées suicidaires, tentatives de suicide et suicide complété
  • Abus de drogue et d’alcool

Aspect relationnel et conjugal :

  • Moins de confiance envers les autres
  • Difficultés d’attachement
  • Plus de conflits familiaux et personnels
  • Isolement
  • Crainte de l’intimité
  • Insatisfaction plus faible auprès des partenaires
  • Conflits conjugaux
  • Violence conjugale

Aspect parental :

  • Style parental permissif
  • Stress parental
  • Parentification de l’enfant
  • Difficultés relationnelles avec l’enfant
  • Période périnatale
  • Maternité précoce
  • Réactivation des symptômes de stress post traumatique (grossesse, accouchement, allaitement)
  • Gestation plus courte
  • Dépression post-partum

Agression sexuelle et santé mentale :

Le fait d’avoir été victime d’agression sexuelle dans l’enfance à souvent été mis en lien avec un plus grand risque de développer des problèmes de santé mentale à l’âge adulte. Une étude ayant porté sur une cohorte de victimes d’agression sexuelle dans l’enfance et suivies sur une période de plus de 40 ans a montré que les femmes victimes d’agression sexuelle dans l’enfance avaient sept fois plus de risque d’avoir eu un diagnostic d’état de stress post traumatique et près de neuf fois plus de risque d’avoir eu un trouble d’abus de substances (alcool et drogue) et près de huit fois et demie plus de risque d’avoir reçu un diagnostic de trouble de personnalité limite que les femmes n’en ayant pas été victimes.

Les traitements thérapeutiques

  • EMDR
  • Méthode TRE
  • Psychothérapie

L’EMDR c’est quoi ?

  • C’est le fait de se servir des yeux pour atteindre le cerveau et guérir ainsi l’esprit des souvenirs traumatisants (eye movement desensitization and reprocessing)
  • C’est une thérapie originale basée sur les mouvements des yeux, le principe est de créer une alternance de stimulations gauche/droite à un endroit précis du corps. Il s’agit la plupart du temps, de mouvements des yeux, mais le praticien peut également effectuer des tapotements sur les jambes ou des bruits d’une oreille à l’autre. Il guide la séance en posant des questions, afin que le patient puisse se remémorer précisément le souvenir traumatisant, tandis qu’il suit des yeux les mouvements de son doigt ou d’un crayon.

Une séance dure de 45 minutes à une heure et est composée de plusieurs séries de mouvements de 30 secondes à une minute. Lors de ces séries, l’évènement douloureux est décortiqué. Se replonger dans le passé peut être désagréable, mais ces moments sont brefs et contrôlés par le spécialiste.

Il ne faut parfois que 2 ou 3 séances, à raison de 1 par semaine ou tous les quinze jours, pour venir à bout d’un traumatisme isolé. D’autres personnes ont besoin de suivre une thérapie de dix à vingt séances, c’est le cas lorsque l’on souffre de traumatismes répétés, par exemple des abus sexuels pendant l’enfance. Au fil des semaines, les cauchemars, flash-back et angoisses disparaissent, tandis que le sommeil revient.

L’EMDR est accessible aux adultes, adolescents et enfants. Il faut compter entre 80€ et 150€ la séance. Celles qui sont réalisées en structures hospitalières ou par un psychiatre sont remboursées par la sécurité sociale à hauteur d’une trentaine d’euros.  Certaines mutuelles prennent en charge une partie de ce coût.

La méthode TRE c’est quoi ?

  • Elle repose sur l’hypothèse que l’être humain possède au plus profond de son corps une faculté réparatrice organique qui lui permet de guérir de lui-même d’un grand nombre d’expériences traumatiques, tout simplement en tremblant. Les exercices qu’elle propose ont pour objectif de déclencher ce tremblement libérateur.
  • Pour les soldats et les personnes ayant vécu en zone de guerre en premier lieu mais aussi de manière générale toutes les personnes ayant vécu des traumatismes importants ou souffrant de stress post traumatique. Cette méthode permet d’en améliorer les symptômes.
  • Dans le monde occidental stressant actuel, on peut imaginer que tout le monde est concerné par l’accumulation de petites tensions devenant des contractures. Donc tout le monde peut profiter de cette méthode.

Les adeptes de la TRE rapportent aussi les effets suivants :

  • Moins d’anxiété
  • Plus d’énergie
  • Plus d’endurance
  • Moins de stress au travail
  • Meilleur sommeil
  • Moins de conflits avec les autres
  • Moins de douleurs de dos
  • Etc.

Le fait de trembler est une réponse naturelle permettant à l’organisme d’évacuer la tension excessive et la surcharge de substances neurochimiques générées par un choc et de retourner à un état de repos et de détente. Cette capacité à se débarrasser du traumatisme en tremblant est en fait l’une des réactions les plus primitives de l’être humain.

La méthode TRE propose des exercices conçus spécifiquement pour déclencher artificiellement ce mécanisme de tremblement. Simples et indolores, ces exercices permettent de relâcher les contractions musculaires chroniques et profondes occasionnées par un choc grave ou un trauma.

La technique TRE a pour spécificité de faire partir le tremblement de son centre de gravité situé dans le bassin, pour lui permettre de se propager ensuite dans le corps tout entier, et, en passant ainsi successivement par tous les foyers de tension chroniques et profonde, de les dissoudre naturellement.

Le principe des exercices est de stresser légèrement les muscles du corps puis de les étirer. On applique cela à toute une série de muscles. Et grâce à ce rythme pulsatile, les muscles passent alternativement de la contraction au relâchement. Ensuite la personne peut s’allonger sur le sol sans rien faire et non seulement cette pulsation continue, mais elle commence à se diffuser dans le corps tout entier. Pour atteindre des muscles qui sont excessivement contractés et les amener à ce rythme pulsatile. Tout le corps s’en trouve en définitive relâché.

Les exercices doivent idéalement être pratiqués tous les deux jours au début et pendant un mois. L’idée est d’habituer les corps aux tremblements et de diminuer les tensions. Une pratique régulière est importante afin de ne laisser aucune tension s’installer.

La psychothérapie c’est quoi ?

  • Une psychothérapie est un moyen de faire quelque chose pour soi. En tout premier lieu, elle sert à décharger le trop plein de souffrances et de se libérer de ce qui pèse, à confier à un autre, ce qui est difficile à dire, souvent plus encore à ses proches, à sa famille, à ses amis… Pouvoir le dire avec les mots, mais aussi pouvoir exprimer les sentiments, les émotions, les douleurs qui vont avec.
  • Une psychothérapie sert également à discerner les tenants et les aboutissants de l’incompréhensible de nos souffrances. Chercher en soi l’éclairage du sens, pas seulement pour comprendre, mais surtout pour s’accueillir tel que l’on est.
  • Le chemin thérapeutique aide aussi à découvrir des parties ignorées de soi-même, des talents cachés, des possibilités que l’on n’imaginait pas auparavant. C’est un chemin vers soi, une rencontre avec soi-même.
  • Une psychothérapie s’adresse donc en premier lieu aux personnes en difficulté de vie relationnelle et/ou existentielle qui n’acceptent pas d’en rester là et aspirent à prendre en main leur destin.

Les différents recours thérapeutiques

  • Le psychiatre
  • Le psychologue
  • Le psychothérapeute
  • Le psychanalyste
  • Le coach
  • Le sophrologue

Le psychiatre

  • Le psychiatre est un médecin qui s’est spécialisé dans le traitement des troubles mentaux. L’obtention du titre de « psychiatre » requiert de faire, après les études de médecine, cinq années d’assistanat dans des services psychiatriques.

Le psychologue

  • Un psychologue à fait des études de psychologie à l’université (cinq ans d’études avec de longues périodes de stages) et a obtenu un diplôme homologué.
  • La protection légale du titre de psychologue est relativement récente : 1990 en France et 1993 en Belgique.
  • Actuellement en Belgique, seuls les psychiatres et les psychologues ont des titres protégés par la loi.

Le psychothérapeute

  • Le titre de « psychothérapeute » est protégé par la loi dans certains pays (tout récemment en France), mais non dans d’autre (en Belgique ou aux Etats-Unis).
  • En Belgique, des discussions ont lieu sur cette question depuis une dizaine d’années entre praticiens et responsables politiques. La principale pierre d’achoppement est la reconnaissance ou non de psychothérapeutes n’ayant pas de diplôme de psychiatre ou de psychologue, mais ayant suivi une formation non universitaire.
  • Aujourd’hui en Belgique, un nombre important de psychothérapeutes sont psychiatres ou psychologues, mais c’est loin d’être la règle générale. N’importe qui peut s’intituler « psychothérapeute », quelle que soit sa formation ou son absence de formation.
  • Dans des pays où ce titre est protégé, des « thérapeutes » sans formation universitaire exercent sous le nom de thérapeute « gestaltiste » ou « jungien », « maître en programmation neurolinguistique », « hypnothérapeute »…

Le psychanalyste

  • Le titre de « psychanalyste » n’est légalement protégé dans aucun pays au monde.
  • Dans le grand public, mais aussi chez un certain nombre de psys, le mot « psychanalyse » désigne à peu prés n’importe quelle pratique de psychothérapie ou d’analyse psychologique.
  • Du point de vue légal, tout le monde peut dire qu’il pratique « l’analyse psychologique », qu’il est « analyste » ou « psychanalyste ». Rien n’empêche des psychanalystes « autodidactes » ou « autoproclamés » de se définir comme des professionnels, alors qu’ils n’ont suivi aucun cursus « psychanalytique », « psychologique » ou «psychiatrique ».
  • Il existe plusieurs écoles de psychanalyse qui offrent des formations et publient des listes de membres qui les ont suivies. Ces écoles ont des critères de sélection des membres et de reconnaissance du titre qui varient considérablement de l’une à l’autre. Dans certaines sociétés, la majorité des membres ont un diplôme de psychiatrie ou de psychologue, dans d’autres, en particulier des associations lacaniennes, ce n’est pas le cas.

Le coach

  • Le coach donne des consultations ou des formations en vue de faciliter des changements dans la vie professionnelle et/ou personnelle. En principe, il ne s’occupe pas de troubles psychologiques et ne fait pas de thérapies.
  • Le titre n’est pas protégé et donc n’importe qui peut s’autoproclamer «coach ».

Il existe plusieurs centres de formation, de niveaux très inégaux. Quelques universités organisent des formations accessibles à des personnes ayant déjà un diplôme d’études supérieures. C’est le cas par exemple de l’université de Louvain-la-Neuve qui propose une formation en « Business coaching »

Le sophrologue

  • Le sophrologue pratique une méthode mise au point dans les années 1960 par le psychiatre espagnole Alfonso Caycedo. Cette méthode vise l’harmonie « sôs » de l’esprit « phrên ». Elle combine plusieurs techniques de relaxation, de méditation et d’imagerie mentale. Le titre de sophrologue n’est pas protégé. Parmi les praticiens, on trouve notamment des médecins, des psychologues et surtout des kinésithérapeutes. Les pratiques varient sensiblement d’un praticien à l’autre.

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